Tuesday, March 29, 2005

J’aime po Rubens :(

Je ne vais pas me faire des amis, mais tant pis ! Il s’agit d’une tribune libre, oui ou non ??
Je n’aime pas, mais pas du tout, la salle Rubens, avec ses tableaux de taille publicitaire. En effet, il y a 24 tableaux exécutés entre 1622-1625 (je les ai compté pour vous, chers surfers).

Et ça pour quoi : pour la gloire de Marie de Médicis, épouse d’Henri IV et mère de Louis XIII.
Vous ne trouvez pas cela trop much, vous ? Un brin d’histoire quand même… Cette fresque a été crée à l’origine pour être mise au Palais du Luxembourg. Une commande était aussi passée pour faire la même série avec Henri IV. Ravaillac a fait échoué ce projet un certain 14 mai…
Par la suite, le hasard et les bouleversements politiques ont fait que ces tableaux sont désormais au Louvre...

Je reproche surtout ce côté, travail à la chaîne de l’oeuvre, cela a un coté «Marie à la mer, à la montagne »…
Et puis d’ailleurs, on n’est même pas sur que ce soit Rubens qui les a tous faits.

Vous allez me dire que l’Art sans le Mécénat, il n’aurait pas eu certaines œuvres. Certains peintres seraient inconnus et auraient sombré dans l’anonymat le plus complet : pas de Léonard sans François, pas de Michel-Ange sans Laurent…

Oui, bon d’accord. Mais de là, à faire une campagne d’affichage à faire pâlir d’envie un candidat à l’élection présidentielle : Il ne faut tout de même pas exagérer…

J’aime po Rubens, surtout sa salle, vous l’aurez compris.

Malgré tous, il a fait de bien belles choses…
Allez voir plutôt un peu plus loin, le tableau s’appelant « la Kermesse » vers 1625. Là, il se rapproche d’avantage d’un Breugel.

Ah oui, j’aime beaucoup ce Rubens là… :)

Friday, March 25, 2005

Un boucher au Louvre !!!

Non, il ne s’agit pas d’un serial killer caché dans les oubliettes du Musée, ni d’un avatar de Belphégor…

Tout simplement, je vous parle d’un tableau de Rembrandt «le bœuf écorché» (1655).

Au premier coup d’œil, vous voyez une masse sanguinolente, est-ce une guerre, un massacre, une exécution ?
Hé non, regardez vers le fond de la toile, vous y trouverez le visage souriant (si, si, je vous assure) d’une femme. Ouf, nous sommes finalement dans l’abattoir d’un boucher de campagne.

Cette masse est un bœuf attaché par ses pattes et vidé de ses entrailles (désolé pour les détails). Cette femme passe la tête par la porte, certainement pour chercher son boucher de mari, elle le trouve et lui sourit…

Mais dites un peu, le sourire de la Dame est dirigé vers nous, non ?

Friday, March 18, 2005

Nez à nez avec un géant…

Oui, vous avez bien lu au détour d’une salle, je me suis retrouvée nez à nez (et c’est peu dire) avec un géant.

Mais comment est-ce possible ???
Je vous situe le contexte…

Cela faisait un petit moment que je voulais voir l’antenne du futur Musée des Arts Premiers, Quai Branly (ouverture courant 2006). Malheureusement, ces salles situées du côté de La Porte des Lions sont souvent fermées en nocturne.

Mais là, j’avais pu y aller en journée.

Je passe rapidement la fameuse galerie…
Mon seul regret est de ne pas pouvoir faire du roller, juste pour chronométrer le temps qu’il faudrait pour me faire ceinturer par les guides.
A votre avis, je finirais ma nuit à Saint Anne, au commissariat du coin, ou bien punie dans les oubliettes du Louvre ?
Les paris sont ouverts !

Je me dirige donc vers ces salles. Au fond de l’une d’elle, je découvre une authentique tête de géant…

Il s’agit d’une des fameuses statues (les Moai) provenant de l’île de Pâques. Ce bloc de pierre est réellement impressionnant. On voit bien la rugosité de cette pierre. Les orbites creusées et les arcades prononcées donnent à cette tête une intensité sans pareille. J’essaye d’évaluer la taille du monument en entier.

Je pense aux réactions des marins un certain matin de Pâques, en arrivant sur cette Ile et voyant toutes ces statues, les visages dirigés vers la mer… Je vous fais grâce des éléments historiques, des mythes et des thèses développées à ce sujet, mais cette tête découverte au détour de cette salle, m’a donnée une émotion unique…

Cette antenne foisonne de bijoux d’exotisme pour une parisienne habituée aux stéréotypes européens.

Vivement l’ouverture du Musée Quai Branly !

Monday, March 14, 2005

Les sculpteurs modernes n’ont rien inventé

Sous ce titre volontairement racoleur, je tiens à vous parler l’oeuvre que je préfère au Louvre : l’Idole des Cyclades. Cette tête en marbre de 27 cm de hauteur, représente pour moi la perfection.
Désolée pour vous Vénus, Victoire et les autres, surtout, ne m’en voulez pas !

Pour la voir, prenez l’accès Denon, puis vous vous dirigez au premier étage, première salle vers la gauche. Dans cette salle, figurent les oeuvres du début de l’Art Grèce, se trouvent aussi la Dame d’Auxerre, la tête d’homme, dite tête du «Cavalier Rampin»…

Mais, revenons je vous prie à cette figure en marbre…

Cette figure sculptée vers 2700 - 2300 avant JC, provenant de l’Ile de Kéros dans les Cyclades, est non seulement un chef d’oeuvre de modernité, mais elle peut représenter toutes les époques et les civilisations sans problèmes.
Elle pourrait avoir sa place au Centre Georges Pompidou, au Musée Guimet, et aussi Quai Branly.
Ses lignes sont pures, simples et en même temps elle nous fascine.

Pourquoi ?
Est-ce parce qu’elle est une pièce de puzzle d’une statue extraordinaire par sa taille, par son origine, qui était ce peuple des Cyclades, et par sa signification, est-ce une idole, un ex-voto ?

Depuis des siècles, elle nous fait face, avec son visage, sans regard et sans sourire…
Elle n’a pas fini de nous fasciner…

Tuesday, March 08, 2005

Et le Musée fut...

Peu de Rois vécurent au Louvre…
Ce fut surtout une base militaire, puis un palais pour les invités de la royauté.
Elle fut la résidence principale des derniers Valois. La sinistre nuit de la Saint Barthélemy a commencé dans ces murs.
Par la suite, les Bourbons continuent d’effectuer des travaux, mais petit à petit, ils délaissent cette résidence. Louis XIV préfère sa campagne Versaillaise à Paris.

Le Louvre où plutôt les Tuileries, reviennent sur le devant de la scène historique, avec le retour à Paris de Louis XVI et de Marie Antoinette.
Vous connaissez la suite aussi bien que moi…
Déjà sous les derniers temps du règne de Louis XVI, celui-ci fait aménager certaines salles pour accueillir les collections royales.

En 1793, la révolution décide de transformer le Louvre en Muséum, mais les moyens et le temps manquent pour entreprendre de grandes modifications.
Napoléon I, Charles X et Napoléon III ne ménagent pas leurs efforts, pour faire évoluer ces bâtiments et en faire un vrai Musée.

Vous parlez d’un chantier !

En 1880, les ruines encore fumantes des Tuileries, construites sous Catherine de Médicis (1560-1563), sont rasées pour laisser place à une superbe perspective.

La pyramide de Pei est inaugurée en 1989, comme point d’entrée unique du Musée.

Pendant ce temps-là, le Louvre est toujours placé sous le signe du pouvoir. L’administration française a ses bureaux dans l’aile nord de la cour Napoléon.
En 1993, l’Art est le plus fort : il chasse le Ministère des finances. Edouard B. est prié d’aller voir Quai Bercy, si ses nouveaux bureaux s’y trouvent…

L’Art a enfin toute la place dans ce lieu unique : sa place !

Voici donc, le Grand Louvre, tel que nous le connaissons actuellement…

Tuesday, March 01, 2005

Au commencement était une forteresse…

Le début est emprunté au livre Le Louvre de Julien Spiess, ed. EDITA.
« Philippe Auguste (1180 – 1223) décide avant son départ pour la troisième croisade de mettre Paris et ses habitants (200 000 habitants) à l’abri en ordonnant la construction de la célèbre enceinte qui porte son nom. Commencée au environ de 1180, elle va progressivement entourer Paris, en englobant de nombreux terrains encore inhabités, des prés, des vignobles, des agglomérations, des prieurés, des collégiales.

Cette puissante muraille défensive est complétée sur la Seine – le point faible pour les invasions – par des barrages de chaînes et en aval par la forteresse du Louvre sur la rive nord et la Tour de Nesle en face, sur la rive gauche.
L’emplacement est logique et puisqu’il s’agit d’un ouvrage uniquement défensif, les architectes du Roi construisent la forteresse du Louvre le plus près possible de la Seine et des remparts, mettant en même temps à l’abri le bourg Saint Germain l’Auxerrois et son église.

Quelle est l’étymologie de Louvre ?

Plusieurs hypothèses ont été avancées : origine latine Lupara ou Lupera, origine anglo-saxonne lower ou lowar château fort, racine gauloise… Une loperia était un chenil pour la chasse au Loup. Peut-être tout simplement un lieu fréquenté par les loups, tellement nombreux et redoutés à cette époque.
Qu’importe les architectes militaires décidèrent du lieu en connaissance de cause… »

Après avoir accueilli un grand nombre de personnages célèbres et d’épisodes marquants de notre histoire, le Louvre est devenu un magnifique Musée, sa beauté ne se trouve pas seulement dans les objets qui le composent, mais ses murs, ses escaliers et ses portes constituent un beau témoignage de notre histoire…